Accueil A la une Lacunes du commerce tunisien : De mauvaises pratiques devenues prospères

Lacunes du commerce tunisien : De mauvaises pratiques devenues prospères

Tous les stratagèmes sont bons pour gagner quelques millimes de plus ou refiler aux clients des produits de mauvaise qualité. Le commerce en Tunisie souffre de plusieurs lacunes relevées de temps à autre par les agents du contrôle économique.

Les services du contrôle économique relèvent régulièrement des infractions commises par les commerçants dans les domaines alimentaires et des viandes rouges et blanches. L’une de ces infractions concerne le non-affichage des prix. Ainsi, les consommateurs ne savent pas quel est le prix des différents produits et se voient obliger de le demander au vendeur qui n’est pas, parfois, disponible pour répondre à toutes les questions du client. Pourtant, une simple pancarte ne coûte pas beaucoup et permet d’épargner beaucoup de tracasseries. Le non-affichage des prix constitue une infraction grave, passible d’amende.

Par ailleurs, certains commerçants, notamment ceux qui opèrent dans les secteurs de la crémerie et des viandes blanches, ne branchent pas toujours leur vitrine réfrigérée au courant sous prétexte que le climat est froid. Les produits de crémerie et les viandes blanches sont très sensibles à la chaleur et peuvent s’endommager en contact direct avec une température en légère hausse. Le souci du vendeur est d’économiser un peu d’argent en appliquant une austérité déplacée.

Le pain à la portée de tous

Une autre anomalie est constatée dans plusieurs points commerciaux et même dans les grandes surfaces où le pain est mis à la portée des consommateurs qui ne s’empêchent pas de tâter au moins une dizaine de pains pour en choisir enfin un. La même image est observée aussi chez certains épiciers qui placent le pain à l’entrée permettant aux clients de toucher ce produit. A l’heure du Covid-19, des précautions doubles doivent être prises pour ne pas favoriser la propagation du virus. D’où la nécessité de changer l’emplacement du pain en choisissant un lieu éloigné des clients et c’est l’épicier, muni de gants, qui doit le servir dans un cadre propre.

Sur un autre plan, la monnaie est souvent introuvable aussi bien chez les petits commerces que chez les grandes surfaces. Ainsi, la caissière ou l’épicier ne rend pas le reste de la monnaie au client sous prétexte qu’il n’a pas de pièces de 20 et même de 50 millimes. Le commerçant s’excuse parfois auprès du client et, d’autres fois, il ne rend pas la monnaie sans rien demander à son vis-à-vis qui doit accepter sans rechigner.  On a constaté pire : un commerçant qui refuse de vendre un produit car il n’a pas de monnaie à rendre. Un billet de 20 dinars, par exemple, n’est pas très apprécié par le commerçant, surtout que l’achat est modique comme deux baguettes ou une bouteille d’eau.

Une autre lacune caractérise notre commerce, à savoir les factures. Plusieurs commerçants refusent de donner une facture à un client qui en fait la demande. Pourtant, une facture ne coûte pas beaucoup et ne prend pas beaucoup de temps pour la rédiger ou l’imprimer. Dans certains pays développés, la facture est automatiquement imprimée sans même attendre que le client l’exige. C’est que certains acheteurs font leurs emplettes pour le compte d’une société ou d’une personne tierce à laquelle ils doivent rendre des comptes.

D’autres lacunes sont constatées dans le réseau commercial qu’il soit de petite ou de grande taille. Les consommateurs doivent faire preuve de patience pour ne pas envenimer la situation en donnant toujours raison au commerçant.

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